Ne pas réguler la tension artérielle (uniquement) par des médicaments

Si l’hypertension ne présente que de légères variations, inférieures à 20 millimètres de mercure, on commence par adapter son mode de vie pour faire baisser la pression. Cela est particulièrement prometteur pour les personnes ayant un mode de vie malsain. Ceux qui ne souffrent pas seulement d’une hypertension légère devront très rapidement ajuster la pression à l’aide de médicaments et toutes les autres mesures sont recommandées en complément, car elles ne suffisent pas à stabiliser les valeurs à long terme. 

Alimentation saine

En ce qui concerne l’alimentation, un point en particulier est au centre des préoccupations: il convient de réduire le surpoids ou de maintenir un poids sain. On y parvient en créant un déficit calorique, c’est-à-dire en consommant moins de calories qu’on n’en brûle. Pour les personnes en surpoids, cela signifie qu’elles doivent consommer moins de calories ou qu’elles doivent en brûler davantage, par exemple en faisant plus d’exercice. Les points suivants permettent de s’orienter vers une alimentation saine et respectueuse des reins: 

• Le régime méditerranéen est souvent recommandé: peu de viande (rouge), plutôt du poisson, beaucoup de légumes, beaucoup de fruits. Le régime dit DASH a une orientation similaire et a été spécialement développé pour lutter contre l’hypertension sous le nom de «Dietary Approach to Stop Hypertension» ou, en français, «Approche diététique pour stopper l’hypertension»: Au programme: moins de graisses animales et plus de graisses saines issues de noix et d’oléagineux. En outre, l’assiette doit contenir beaucoup de légumes, de fruits, de poisson et de produits à base de céréales complètes. Les produits laitiers doivent être aussi pauvres en matières grasses que possible.
• Le taux de cholestérol doit également toujours être surveillé. Il est donc préférable d’éviter les acides gras trans, également connus sous le nom d’acides gras saturés. On les trouve notamment dans les aliments transformés. 
• Le sel surcharge les reins. Un régime pauvre en sel contient moins de 5 g de sel par jour. En moyenne, les personnes vivant en Suisse en consomment entre 9 et 12 g. Le sevrage est plus facile si le sel est remplacé par des herbes et si l’on veille à ce qu’il soit plus épicé.
• Les boissons sucrées telles que les sodas et les boissons gazeuses sont de véritables pièges à calories. Les alternatives sans sucre peuvent être consommées pour le plaisir, mais il faut toujours étancher sa soif avec de l’eau.

Il convient par principe de savoir que: ne te fixe pas de règles et d’interdictions trop strictes, car le changement d’alimentation ne peut être maintenu à long terme que si tu ne te sens pas trop limité. Les conseils ci-dessus doivent servir de lignes directrices quant aux aliments dont il faut principalement se rassasier et à ceux qu’il vaut mieux ne consommer qu’exceptionnellement en tant qu’aliments plaisir. Le groupe de travail Lipides et athérosclérose (AGLA), par exemple, propose un bon guide de poche pour l’alimentation.

Activité physique et sport contre l’hypertension artérielle

En ce qui concerne l’activité physique, il s’agit également d’éviter ou de réduire le surpoids. Si l’on brûle plus de calories, il est plus facile d’atteindre un déficit calorique. De plus, l’activité physique est bénéfique pour l’ensemble du corps et prévient de nombreuses maladies, même en l’absence de surpoids. Le sport permet en outre de réduire le stress, souvent associé à l’hypertension artérielle.

Pour prendre soin de sa santé, il n’est pas nécessaire de suivre un programme de remise en forme rigoureux en salle: il est recommandé de faire au moins 30 minutes d’effort modéré 5 à 7 jours par semaine, soit au moins 150 minutes. Pour les sports plus intensifs, 75 minutes par semaine suffisent. Si l’on veut vraiment vivre sainement, il faut doubler ces chiffres. 

Le plus simple est d’intégrer davantage d’activité physique dans la vie quotidienne et de prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur, de se rendre au travail à vélo ou de profiter de la pause déjeuner pour faire une marche rapide. Chaque mouvement compte et plus il y en a, mieux c’est – à l’exception d’une surcharge. En bougeant plus et en restant moins assis, on fait activement du bien à la circulation et au cœur. La variété est la clé pour s’y tenir à long terme, afin de ne pas s’ennuyer et de faire appel à différents groupes musculaires. Il est judicieux d’alterner de temps en temps entre la course à pied, la musculation, la natation et d’autres sports.

Les substances addictives comme catalyseurs de maladies

Pour stabiliser l’hypertension, l’alcool ne devrait plus être consommé ou seulement en quantités minimes, surtout en cas de maladies cardiaques déjà connues. Le plus grand danger réside dans la surconsommation.

Il est essentiel d’arrêter de fumer immédiatement, car la plupart des mesures sont inefficaces si l’on continue à fumer, ce qui met le système cardiovasculaire à rude épreuve. La consommation de tabac agit comme un catalyseur sur les maladies déjà existantes, fait monter la tension artérielle et contribue directement à la détérioration de la fonction rénale, qui doit filtrer les substances toxiques inhalées dans le sang.

Au-delà de l’hypertension artérielle

La pression artérielle ne doit pas être considérée isolément, mais il faut prendre le patient dans son ensemble. Il s’agit de maintenir la stabilité de toutes les valeurs importantes, dont la glycémie et le cholestérol. La somme de ces facteurs doit permettre de réduire le risque global de maladie.