Diagnostic et dépistage de la MRC en laboratoire

«Deux facteurs sont particulièrement étudiés en laboratoire: y a-t-il des preuves d’une diminution de la fonction rénale et existe-t-il des lésions rénales?», explique le Prof. Risch. Le sang et l’urine nécessaires à l’examen peuvent être facilement prélevés au cabinet médical et analysés ou envoyés au laboratoire. En règle générale, les résultats sont disponibles dans un délai d’un jour.

Le débit de filtration glomérulaire estimé

La fonction rénale est évaluée à l’aide d’un test sanguin. Le taux de créatinine dans le sang est mesuré, un produit du métabolisme qui, associé à d’autres paramètres tels que l’âge, la masse musculaire et le sexe, indique la capacité des reins à nettoyer le sang. La valeur qui en résulte est ce que l’on appelle le débit de filtration glomérulaire estimé, le DFGe. «Chez les personnes ayant une masse musculaire réduite, par exemple en raison d’une paralysie ou de problèmes hépatiques, nous pouvons utiliser un autre marqueur pour évaluer le DFGe. Comme dans de tels cas, la production de créatinine change, nous examinons ensuite la cystatine C, une autre protéine qui peut être étudiée comme marqueur dans le sang.»

Le rapport albuminurie/créatininurie

Pour savoir si les reins sont déjà endommagés, de l’urine est examinée en laboratoire. «Auparavant, nous utilisions souvent la récolte d’urine sur 24 heures, mais ce n’est plus nécessaire. Nous pouvons simplement remettre un échantillon d’urine au médecin et il sera ensuite envoyé au laboratoire ou examiné dans le propre laboratoire du cabinet», explique l’expert. Lors de l’analyse d’urine, nous observons l’albumine et la créatinine ainsi que leur rapport, ce qu’on appelle le rapport albumine/créatinine (RAC). Si une trop grande quantité d’albumine est détectée, cela indique des lésions aux reins.

«Il y a des conditions qui vont de pair avec une fonction rénale normale. Les reins peuvent encore être en mesure de bien filtrer le sang, même s’ils sont déjà endommagés. C’est pourquoi l’analyse d’urine est si importante pour la détection précoce, afin de pouvoir retarder ou prévenir d’autres dommages», explique le Prof. Risch.

Comment le DFGe et le RAC déterminent le stade d’une maladie rénale chronique

La progression d’une maladie rénale chronique se compose de différents stades du débit de filtration glomérulaire estimé (performance de filtration modérée à sévèrement réduite) et du rapport albumine/créatinine (degré d’atteinte rénale). Le DFGe comprend cinq stades, du premier stade, lorsque les reins peuvent filtrer plus de 90 millilitres de sang par minute, jusqu’au cinquième stade, lorsqu’ils filtrent moins de 15 millilitres par minute. Les lésions rénales se divisent en trois niveaux: de moins de 30 mg à plus de 300 mg d’albumine dans les urines. «Les deux valeurs combinées du sang et de l’urine indiquent le stade d’une maladie rénale chronique. Ces valeurs sont relevées au moins une fois par an chez les patients souffrant de problèmes rénaux, plus fréquemment selon le stade, afin d’adapter le plan de traitement si nécessaire. Les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, ayant reçu un diagnostic urologique ou qui prennent des médicaments néphrotoxiques devraient également faire contrôler leurs reins une fois par an», conseille le médecin.

Dans le cas d’une maladie rénale chronique, d’autres paramètres déterminent si les personnes concernées doivent être dialysées, par exemple: alors que les mesures de la créatinine et de l’albumine sont utilisées pour le diagnostic et fournissent un certain pronostic, le traitement est toujours basé sur les résultats ultérieurs et est adapté individuellement. Le métabolisme phosphocalcique, la pression artérielle, les lipides sanguins, l’équilibre acido-basique ou le déséquilibre électrolytique jouent également un rôle.

Des valeurs plus élevées? Il ne s’agit pas toujours d’une MRC.

«Les maladies rénales chroniques doivent être différenciées des maladies rénales aiguës. Celles-ci peuvent entraîner des dommages aux reins et des dysfonctionnements, mais ils se rétablissent», précise l’expert. Si l’on regarde les valeurs de laboratoire, les rapports de temps sont très importants: ce n’est que lorsque les valeurs ont changé pendant au moins trois mois que l’on pense à une maladie rénale chronique. Cela peut être le résultat d’un trouble aigu, mais cela ne doit pas nécessairement se produire.