Quand les médicaments endommagent les reins

Les médicaments soutiennent la santé de nombreux Suisses. Selon l’Office fédéral de la statistique, un adulte sur deux prend ainsi des médicaments chaque semaine. D’après Interpharma, les pharmaciens, médecins, hôpitaux et drogueries délivrent chaque année quelque 187 millions de boîtes de médicaments.

Aussi nécessaires ces préparations soient-elles, beaucoup mettent en danger la santé des reins, car leurs substances actives passent dans le sang, et donc par ces organes émonctoires, et y déploient aussi des effets indésirables. Ceux-ci peuvent toucher différentes structures des reins comme les corpuscules ou les tubules rénaux, ou encore les vaisseaux. Les substances problématiques ont soit une toxicité directe, soit déclenchent une réaction allergique ou immunologique (p. ex. une hypersensibilité).

En pratique

La nocivité de tel ou tel médicament pour les reins n’est pas facile à déterminer. Elle dépend surtout :

• de la composition de la préparation,
• de la dose utilisée,
• de sa durée d’utilisation,
• de l’utilisation concomitante ou non d’autres préparations,
• de la présence préalable ou non d’une maladie rénale.

Le risque d’atteinte rénale due aux médicaments ne peut donc être évalué qu’au cas par cas. Mais certaines personnes sont plus à risque. Notamment celles qui prennent régulièrement des préparations (en vente libre) comme les antidouleurs, ainsi que les seniors. D’une part, la fonction rénale décline naturellement avec l’âge, si bien que l’impact des médicaments sur les reins augmente. D’autre part, en vieillissant, le nombre de troubles et symptômes chroniques qui nécessitent des traitements médicamenteux augmente.

Médicaments à risque et alternatives

Les familles de médicaments ci-dessous peuvent affecter la santé des reins :

• analgésiques (antidouleurs)
• antibiotiques (utilisés en cas d’infection bactérienne)
• antihypertenseurs (utilisés pour faire baisser la tension artérielle)
• antirhumatismaux (médicaments antidouleurs et anti-inflammatoires)
• antiviraux (utilisés en cas d’infection virale)
• diurétiques (médicaments qui favorisent l’élimination d’eau)
• immunosuppresseurs (préparations qui inhibent le système immunitaire)
• hypolipidémiants (médicaments qui font baisser le taux de cholestérol)
• remèdes naturels comme certaines plantes chinoise contenant par exemple de l’acide aristolochique
• psychotropes (médicaments utilisés pour traiter les maladies psychiques)
• cytostatiques (médicaments utilisés pour traiter les cancers)

Pour éviter d’endommager les reins, les préparations à risque doivent être remplacées par des alternatives sans danger. Il est également recommandé de faire vérifier les traitements pris par le médecin pour éviter les erreurs de posologie. Si vous avez souvent recours aux médicaments pour des symptômes comme des maux de tête, il faut chercher à en comprendre la cause afin de pouvoir vous passer de ces préparations.