Lupus érythémateux systémique

«La tâche principale du système immunitaire est de défendre l’organisme contre les attaques extérieures d’agents pathogènes. Cependant, chez les personnes atteintes d’une maladie auto-immune telle que le lupus érythémateux systémique, le système immunitaire attaque les tissus de l’organisme. Les défenses immunitaires sont donc activées même en l’absence d’infection», explique le médecin. La réaction incontrôlée du système immunitaire peut entraîner une inflammation et, en fin de compte, des lésions des tissus et de divers organes chez les patients atteints de lupus. Le lupus érythémateux systémique peut théoriquement affecter toutes les structures du corps. Par conséquent, l’apparence de la maladie peut varier considérablement d’un patient à l’autre.

Les symptômes du lupus érythémateux systémique

Les personnes atteintes de lupus érythémateux systémique peuvent présenter des poussées dont la fréquence et la gravité affectent considérablement la qualité de vie. Les réactions inflammatoires affectent, entre autres, les parties du corps suivantes :

• Peau
• Articulations et muscles
• Vaisseaux sanguins
• Globules blancs et rouges, plaquettes
• Péricarde, plèvre et péritoine
• Cœur
• Reins
• Système nerveux
• Poumons
• Système digestif

La multitude de symptômes possibles rend souvent le diagnostic difficile. Le risque de confusion avec d’autres maladies est élevé. «Les maladies présentant les mêmes symptômes doivent être exclues dans de nombreux tests cliniques. Cela nécessite une équipe multidisciplinaire», explique le Dr Iudici.

Les réactions inflammatoires ne causent pas seulement de la douleur. Si elles sont très prononcées ou de longue durée, elles peuvent entraîner une perte de fonction des organes concernés. Les reins, en particulier, souffrent de cette maladie auto-immune. «Chez environ 40 à 50 % des patients atteints de lupus, les reins sont touchés», explique le rhumatologue. Très souvent, une inflammation, appelée glomérulonéphrite ou néphrite lupique, se produit dans les unités de filtration des reins. Il existe différents types de glomérulonéphrite avec différents degrés de gravité. «La détection précoce de la néphrite lupique est l’un des principaux objectifs du traitement à long terme des personnes atteintes de lupus érythémateux systémique», a déclaré le Dr Iudici. Des examens réguliers, comme le contrôle de la tension artérielle, la recherche d’œdèmes ainsi que des analyses de sang et d’urine pour vérifier la fonction rénale, sont donc vivement recommandés aux personnes concernées afin de diagnostiquer à temps une atteinte rénale.

Connaître les déclencheurs et éviter les poussées

Plusieurs facteurs peuvent déclencher une poussée de lupus. Parmi les déclencheurs les plus connus figure la lumière du soleil (rayonnement UV). L’expert conseille donc aux personnes concernées de limiter leur exposition au soleil aux heures les plus fraîches de la journée, d’utiliser des produits de protection solaire tels que des crèmes solaires et de se protéger la tête avec un chapeau. «En outre, les patients doivent éviter de prendre des médicaments photosensibilisants. Il s’agit de médicaments qui peuvent déclencher une réaction de photosensibilité. Il s’agit par exemple de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens comme le diclofénac ou l’ibuprofène», énumère le médecin.

Les autres déclencheurs connus d’une poussée sont les infections virales et le stress.

Traitement du lupus érythémateux systémique

Le lupus érythémateux systémique est une maladie chronique, mais son activité peut être contrôlée par différents traitements. «L’utilisation de médicaments vise à réguler l’hyperactivité du système immunitaire, à réduire les troubles tels que les douleurs articulaires ou la fatigue et à préserver le fonctionnement des organes», explique le médecin. Les médicaments contenant de l’hydroxychloroquine préviennent les récidives et sont efficaces pour contrôler les manifestations cutanées et articulaires peu marquées. De plus, ils ont un effet positif sur le métabolisme et les vaisseaux sanguins. «La plupart des patients ont toutefois besoin d’une combinaison de médicaments», fait remarquer le Dr Iudici. «Le choix dépend des troubles spécifiques, des maladies concomitantes et de la disponibilité des médicaments eux-mêmes». Les corticostéroïdes ou les immunomodulateurs biologiques et non biologiques sont par exemple fréquemment utilisés.

Le traitement de la néphrite lupique dépend de sa sévérité, de son degré de gravité et de l’âge du patient. Vous trouverez ici de plus amples informations sur la néphrite lupique.

«Il est réjouissant de constater que la sensibilisation à la maladie augmente. Le nombre d’études visant à étudier les causes et les déclencheurs de la maladie et à déterminer la meilleure stratégie de traitement est également en augmentation», ajoute le médecin.

Ce que les personnes concernées peuvent faire

Les médicaments contre le lupus, en particulier les corticostéroïdes, peuvent entraîner des effets secondaires indésirables tels qu’une augmentation du poids corporel, un risque accru de fractures ou d’infections. «Il est donc très important pour les personnes concernées d’adopter un mode de vie sain, qui peut réduire le risque de ces complications. Nous recommandons une activité physique régulière, car celle-ci favorise le contrôle du poids corporel et a des effets positifs sur le système cardiovasculaire et sur la masse osseuse et musculaire», explique le rhumatologue. «De plus, le sport a un effet bénéfique sur l’humeur».

Le Dr Iudici conseille en outre de veiller à avoir une alimentation équilibrée. Les personnes concernées doivent savoir comment contrôler leur apport calorique et l’augmentation de la sensation de faim qui survient pendant la corticothérapie.

Les patients atteints de lupus doivent faire attention à leur exposition au soleil et mettre régulièrement à jour leur statut vaccinal afin de mieux se protéger contre une infection par la grippe, le pneumocoque ou le zona.

Le fait de ne pas fumer est particulièrement significatif. «Non seulement le tabac augmente le risque de maladies cardio-vasculaires, mais il peut aussi réduire l’efficacité de certains médicaments contre le lupus», explique le médecin.

Enfin, le Dr Iudici tient à informer les personnes concernées de l’importance de suivre les recommandations des médecins. «Si vous ne prenez pas régulièrement les médicaments prescrits ou si vous interrompez les traitements sans concertation, vous pouvez mettre votre santé en danger», prévient-il.